Lire peut sembler, pour la plupart d'entre nous, une opération simple et facile. Aujourd'hui. Car avant de pouvoir lire sans difficulté, il a fallu apprendre. Et cet apprentissage, plus ou moins agréable selon les contextes, prend un temps relativement long, plusieurs années si on parle de maîtrise. La lecture n'est donc pas un processus inné mais bien le résultat d'une éducation, d'une formation. Et de la pratique. Surtout de la pratique. A tel point que bon nombre de personnes qui ont appris à lire ne deviendront jamais de bons lecteurs parce qu'ils ne lisent pas suffisamment.
En France, le taux d'illettrisme est un problème qui existe encore bel et bien. L'INSEE a ainsi réalisé une étude sur trois ans (entre 2002 et 2005) pour parvenir à la conclusion que3,1 millions de français, de 18 à 65 ans, seraient considérés comme illettrés.
En 2013, le premier ministre Jean-Marc Ayrault annonce l'attribution du label « Grande Cause Nationale » au collectif « Agir ensemble contre l'illettrisme ». L'objectif est de sensibiliser les Français à un problème qui concerne 2,5 millions de personnes.
Il ramène ainsi les chiffres à de plus modestes proportions en disant que 7% de la population âgée de 18 à 65 ans ne maîtrisent pas suffisamment la lecture et l'écriture pour être autonomes dans des situations simples de la vie quotidienne
L'illettrisme serait « un problème méconnu et sous-estimé, un obstacle dans toutes les sphères de la vie familiale, citoyenne et professionnelle ».
7% de la population française est considérée comme illettrée.
Entendons-nous bien, d'abord, sur ce qu'est l'illettrisme. Pour l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), une personne illettrée « est incapable de lire ou d'écrire, en le comprenant, un exposé simple et bref de faits en rapport avec la vie quotidienne ».
La notion d'illettrisme étant relativement récente, les moyens d'évaluation sont parfois variables. Il semble toutefois, de façon très nette, que les hommes soient bien plus touchés que les femmes. L'illettrisme est différent de l'analphabétisme, notion qui concerne celui ou celle qui n'a jamais appris à lire ou à écrire.
Il y a divers facteurs qui peuvent en partie expliquer ce taux relativement élevé d'illettrisme en France. En particulier le milieu familial et social. Un lien paraît exister entre le niveau de qualification des parents et les habiletés de lecture des enfants. La lecture est une aptitude souvent liée à l'éducation et à l'exemple. Statistiquement parlant, on trouve beaucoup d'illettrés dans les zones urbaines dites « zones sensibles » (deux fois plus que sur l'ensemble du territoire). Même constat parmi la population carcérale (40% des détenus seraient illettrés).
Cela dit, sans être illettrées, bon nombre de personnes ne sont pas non plus expertes dans cet art pourtant vital pour mener une vie autonome et constructive. Pour certains, la lecture est une vraie corvée. Une jeune fille, mettant le doigt, peut-être, sur un des fondamentaux des éléments de dissuasion, déclare : « Pour lire, il faut se casser la tête, et ça, ce n'est pas marrant. » Se « casser la tête » est un obstacle fréquent et moderne, y compris chez les adultes. Il y a donc une différence entre savoir lire et aimer lire. Or, pour parler de véritable compétence, cette dernière condition est cruciale.
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